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HADOPI ou le nouveau GRAAL

mercredi 7 mars 2012

J’ai une grande et sincère admiration pour Alexandre Astier. Cela ne lui apporte rien de plus ou de moins et ne me range qu’au nombre important de ses admirateurs. Un homme qui avec talent, écrit, joue la comédie, compose de la musique comme le faisait le grand Charlie Chaplin, ne peut, à mes yeux, qu’être admirable. Ça  ne veut pas dire que j’accepte aveuglément toutes ses prises de positions. Tout comme je suis persuadé qu’il ne le souhaite pas non plus.
Le point de départ de la polémique vient d'un tweet adressé à Alexandre Astier et Elie Semoun. Ce dernier avait affiché sa satisfaction quant à la fermeture de MegaUpload.
Le débat a rapidement viré sur la question de la propriété intellectuelle. Alexandre Astier a défendu Hadopi aux travers de tweet très explicites et au franc-parler indéniable: « Je rappelle que le piratage, en inquiétant les distributeurs, les rend frileux. Il détruit la création en installant la crainte. »

Les créations cinématographiques nationales n’ont jamais été autant plébiscitées, que ce soit en termes de récompense que de nombres d’entrées.
Les concerts font le plein. Et après la détestable vague des boys bands et autres produits kleenex, la production musicales semble avoir retrouvé une qualité et une diversité qu’on espérait plus.

Mais encore faut-il être en mesure d’apprécier cela. Et l’enseignement public dispensé dans notre pays, n’a jamais fait la part belle à l’art et à la critique. Depuis l’avènement des chaines commerciales, il est affligeant de constater que le niveau culturel est tiré vers le bas. Les humoristes de la trempe d’un  Desproges, Devos, Coluche ont laissé la place aux « comiques », plus concernés par leur clientèle qu’autre chose. Messieurs Guillon, Rolin et Ribes auront du mal à équilibrer la discipline.  Et ce n’est qu’un exemple dans la longue liste des disciplines artistiques. (http://lepigiste.blogspot.com/2012/01/merde-cest-grossier.html)

Les distributeurs, les maisons de productions, les Majors, les diffuseurs, ont une responsabilité sur la qualité, la diversité des œuvres. Elles impactent directement la société. Elles participent à la culture artistique, à son niveau.
Je me souviens de la solidarité qu’avait engendrée le  combat pour un taux de TVA réduit sur les livres et les disques. Au nom de l’accès pour tout à chacun à la culture. Le développement et le succès des bibliothèques et des médiathèques municipales en sont un vibrant exemple. Tout comme celui des productions musicales qui parviennent à naître grâce à Internet.

Hadopi est le contraire même du choix. Qu'on ne puisse pas s'offrir la totalité de la création musicale, des films, des livres…etc. est logique. Mais la cupidité des Majors et autres acteurs de cette industrie va bien au-delà de ce simple constat. Mais lorsqu'on se donne la peine de calculer le budget mensuel nécessaire pour 1 ou 2 DVD, et qu'on souhaite y ajouter des places de cinéma, un concert, des livres, des entrées de musées, des expositions, des spectacles, ça devient vertigineux si on le multiplie par le nombre de personnes d'une famille.

Quant tant d’intermittents du spectacle, techniciens compris, voient leur nombre d'heures de travail diminuer et leur couverture sociale se réduire, quand les mêmes cumulent émissions de télé, de radio, pour proposer des programmes d’une platitude affligeante, quand le pouvoir comme aux heures les plus sombres de l’ORTF, impose les dirigeants et évince tel ou tel journaliste ou humoriste, Quand des sociétés de production française se délocalisent en Grande Bretagne pour sous-payer leurs équipes de tournage juste pour propose du poker remanier à la sauce Loft, quand la médiocrité des comédies musicales françaises atteint des sommets, quand les artistes de tout bord, ne se donnent ne participe à telle ou telle émission que s'ils ont quelque choses à vendre, oubliant justement la part de leur public qui n'ont pas les moyen de les voir ailleurs que sur le petit écran, aimerait être considéré autrement que comme des consommateurs. On ne peut que se désoler du système.
Alors le piratage est une réponse. Sans doute pas "LA" réponse.  Mais elle n’est ni bonne ni mauvaise. Comme le pillage face à la famine ou les révolutions à la tyrannie. L’orientation, la confiscation, la marchandisation de la culture ne peut recevoir autre chose en retour.
Toute la culture ne peut s’acheter. Ni en prix, ni en temps. Mais elle peut se vendre. Et les profits sont colossaux. Et pour être juste, que le sacrifice pour y accéder, si infime soit-il, permette à certain de s’offrir, qui une villa en corse, qui un yacht aux Bermudes, n’appelle pas beaucoup d'autre choix.
Et qu’on ne vienne pas nous parler de la liberté de création que donne l’argent. Le talent se passe de la fortune (voir, Gauguin, Mozart, Baudelaire) J’aurai tant aimé savoir ce qu’en aurait pensé G. Brassens. En ces temps de crise, quand le salaire et les bonus de certains patrons, de certains sportifs, ne font que nourrir les ressentiments, n’est-il pas logique de se poser la question de la rémunération sous quelque forme que ce soit de la plus part de ceux qui défendent la loi HADOPI? Et puisqu'on en parle actuellement pour d'autres raisons, je tiens à rappeler qu'1 millions d'€ annuel, c’est deux fois le smic actuel par jour!

Enfin oser argumenter que posséder un PC et internet prouve qu’on peut payer ce qu’on télécharge est au minimum maladroit ou pire insultant.
Internet devient une nécessité. Ne pas y avoir accès comme pour son fournisseur de mobile, d’électricité, ou autre site marchand fabrique des exclus. L’absence d’une banale adresse mail peut vous écarter du marché de l’emploi. Quant à l’ordinateur, s’il permet à de nombreuses familles d’offrir un complément à l’éducation de leurs enfants, il offre également la possibilité, (devrais-je dire surtout?) de s’informer, de découvrir, de communiquer à moindre coût. Et enfin cela devrait vous rassurer,  de consommer de façon légale de la musique ou des vidéos. Espérez donc qu’un maximum de personnes en possède.
Je reste intimement persuadé que M. Astier à conscience que le système qu’il défend est à double tranchant.  Car au prix des produits culturels, je devrai choisir entre la collection de sa série ou le spectacle d’Elie Semoun.

 Mais ça c’est une autre histoire…



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