5 Millions d'euros d'amende...
mardi 5 juin 2012
« Pour
voter des lois, l’organe qui est mobilisé est le cerveau. Donc nous on dit, nul
besoin de pénis pour voter une loi. » C'est avec des formules choc qu’Anne-Cécile Mailfert,
de l'association « Osez le féminisme » et d'autres militantes
féministes dénoncent cet écart flagrant : 82% des députés sont des hommes.
"A l'UMP, le
féminin de député, c'est suppléante".
Déclaration de Brigitte Kuster, écartée mercredi de l'investiture UMP
dans la 4e circonscription de Paris. Sur les 18 circonscriptions de la
capitale, seules cinq ont été octroyées à des femmes. Cinq que la droite depuis
des années désespère de décrocher. Les autres ? Réservées aux hommes...
On pourrait croire que ces évènements soient récents. Ils ont
pourtant été relatés au mois de janvier 2012 sur France-Info. Une preuve
supplémentaire s'il en était besoin, que L'UMP ne se contente pas d'ignorer la
loi, mais ne se donne nullement les moyens de préparer cette parité qu'elle a
pourtant votée.
On assiste depuis à un concert de justifications gênées de la
part des responsables de l’UMP. Certains évoquent l’importance des
"binômes" lors des législatives, qui réservent bien entendu le poste
tant convoité de suppléante aux femmes.Cette situation alimente, d’autre part, le désamour
entre les Français et leur élite dirigeante. Comment peut-on qualifier de
"représentation nationale", une classe politique qui exclut une
part entière de la société ?
"Je plaide coupable avec regret, c'est un
arbitrage que nous avons eu à rendre et qui était difficile dès lors que nous
avions 317 députés sortants et qu'une bonne part d'entre eux se
représentent", a reconnu M. J.F Copé, le secrétaire général de
l'UMP sur BFM TV et RMC. Citant l'ancrage local des candidats sortants, il a
ajouté qu'"il
était extrêmement difficile de les sacrifier". Oui je veux bien
croire Monsieur Copé quand il déclare que cette décision lui a couté. L’UMP, qui
a payé 4 millions d’euros d’amendes
pour non-respect de la parité en 2007, devra encore dépenser l'argent de
ses adhérents en particulier et le nôtre en général (12,41% de son financement
public qui est issu de nos impôts).
Pourtant ce parti est bien le cancre de la parité.
Lors des élections cantonales de 2011, l'Observatoire de la parité avait classé
le parti dirigé par M. Copé à la dernière place des formations politiques en
mesure de présenter plus de 1 000 candidats, avec 18,6 % de femmes investies et
11,7 % d'élues.
Il est vrai qu'on ne devrait pas être surpris par un
parti dont les représentants, ont toujours élevé très haut le débat de la
parité et par voie de conséquence l'image de la femme en politique.
Dans son livre paru en
2000, l'ancien ministre des Sports David Douillet déclarait "On dit que je suis misogyne. Mais tous les
hommes le sont. Sauf les tapettes." En 2007, Patrick Devedjian qualifiait
de "salope" la candidate Modem Anne-Marie Comparini. Dans une réunion publique en avril dernier, le
député UMP Lionnel Luca traitait Fadela Amara de "moche", Eva Joly de
vieille peau, Nathalie Artaud d'enragée "la bave aux lèvres" et
Valérie Trierweiler de "Rottweiler.
Le 6 juin 2000 le parlement votait une loi
pour assurer la parité au sein des milieux politiques. Désormais, l'accès aux
mandats électoraux et aux fonctions électives devait concerner autant d'hommes
que de femmes. Tant aux élections municipales, qu'aux élections
régionales, sénatoriales (selon une proportionnalité), et européennes. Quant
aux élections législatives, les partis
politiques seraient obligés de respecter cette loi lors de la
présentation des listes électorales, sous peine d'être financièrement
pénalisés.
En 2001 le site "8mars-online" (http://8mars-online.fr)
écrivait sur la parité :
" Toutes
les démocraties (sauf la Grèce) comptent depuis longtemps 15 à 45 % de
femmes élues au parlement. Seule la France ne parvient pas à décoller d’un
score consternant. Elle a même réussi à régresser en vingt ans, par un tour de
force inégalé en Europe : 5,4 % de femmes à l’Assemblée Nationale en
1945, 1,6 % en juin 1968 ! Puis, formidable bond en avant :
11 % en juin 1997. À cette
allure, il faudrait attendre 390 ans pour parvenir à 50-50."
Si le nouveau gouvernement socialiste est paritaire
avec 17 femmes sur 34 ministres, les
candidatures du PS aux législatives ne le sont pas. Avec 45,3 % de femmes. C'est moins
bien qu'en 2007 (-0,2 point). Pourtant, le Parti
socialiste avait annoncé qu'une parité parfaite serait respectée pour les
législatives.
On prête à Voltaire cette célèbre phrase sur la tolérance,
" « Je ne suis pas d’accord avec ce
que vous dites, mais je me battrai pour que vous ayez le droit de le
dire. » Au nom de la parité et pour peu que les femmes ne se conduisent
pas comme certains hommes, je me battrai même pour que Nadine Morano se présente aux
législatives en Meurthe-et-Moselle. Si ça ce n'est pas défendre la cause des
femmes!!!
Mais
ça c'est une autre histoire...
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