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Un homme, une pelle ; rebouchons le tunnel...

mercredi 13 février 2013




Le maire de Londres a appelé les hommes d'affaires indiens à rejoindre la capitale britannique. Boris Johnson, s’est moqué mardi des déclarations du ministre français du Redressement productif à l'égard du groupe sidérurgique Mittal, en s’interrogeant sur un gouvernement français aux mains de révolutionnaires «Sans-culottes». Le maire conservateur  a également proposé aujourd'hui  l'organisation d'un référendum en Grande-Bretagne sur le maintien de ce pays dans l'Union européenne, ajoutant souhaiter une nouvelle relation avec l'UE basée seulement sur les échanges commerciaux.

"Nous pourrions construire une relation avec l'UE qui ressemblerait plus à celle de la Norvège ou de la Suisse, sauf que nous serions à l'intérieur du conseil du marché unique et donc capable d'influer sur les lois", a-t-il fait valoir, appelant à limiter la relation britannique avec l'UE "au marché unique" et à "supprimer le chapitre social et la législation sur la pêche". Boris Johnson avait déjà évoqué la révolution française début octobre en brocardant la politique fiscale du président socialiste François Hollande, qualifiée de pire «tyrannie» depuis 1789.
Toutes ces déclarations, pourraient être prisent pour ce qu’elles sont. Les élucubrations sorties de la bouche d’un original. Si M. Johnson n’était pas pressenti comme le futur dirigeant du parti conservateur. Et si le premier ministre de la perfide Albion, n’emboitait pas si souvent le pas de son potentiel successeur.
Depuis des décennies, « la City », le temple de la finance mondiale dirige le pays. « Cet Etat dans l’Etat, où l’argent a toujours prospéré, a donné au Royaume-Uni les moyens de financer son expansion coloniale, ses guerres contre Napoléon, sa révolution industrielle. En retour, ce statut de grand argentier du royaume a permis à la place financière d’asseoir son pouvoir et de s’imposer comme l'un des piliers majeurs de l’establishment britannique. Aujourd’hui, le vénérable Square Mile n’a rien perdu de son influence. Le lord-maire de la City siège de droit au Parlement britannique et se charge de rappeler à ses interlocuteurs où réside le vrai pouvoir ». (http://www.france5.fr/et-vous/France-5-et-vous/Les-programmes/ARCHIVES/LE-MAG-N-42-2011/articles/p-14152-La-City-la-finance-en-eaux-troubles.htm).

Les sondages indiquent que 56 % des Britanniques voteraient pour cette sortie . Lord Mandelson, ancien commissaire européen, estime ce vote « inévitable ». Il dit terminée la facilité d'une Grande-Bretagne un-pied-dedans-un-pied-dehors. Les europhiles - il en est un - doivent accepter « une clarification » par le peuple. Il voit dans cette Angleterre offshore « une sorte de moderne Hong Kong qui serait à l'Europe ce que l'île était à la Chine ».
Le général était-il visionnaire ou simplement clairvoyant. Lors d'une conférence de presse historique, le 14 janvier 1963,  De Gaulle repoussait l'entrée de la Grande-Bretagne dans le Marché commun au motif que : « La nature, la structure, la conjoncture qui sont propres à l'Angleterre diffèrent de celles des Etats continentaux. » Je n’évoquerai que trois points qui, à eux seuls, suffiraient à l’Europhile que je suis, pour rappeler  aux anglais que l’Europe n’a jamais été dans le Commonwealth.

Le premier remonte aux années 80. A l’époque, Le budget communautaire est financé par les droits de douane sur les produits industriels et les prélèvements sur les denrées agricoles. Or, le Royaume-Uni continue importe du Commonwealth des produits alimentaires et des matières premières. Par conséquent, il doit verser des sommes importantes au budget communautaire alors que les dépenses qu’effectue la Communauté en sa faveur restent inférieures, notamment pour l’agriculture. Arrivée au pouvoir en 1979, Margaret Thatcher, Premier ministre conservateur, réclame aussitôt avec vigueur une réduction de la contribution britannique : « I want my money back ! »
Le Conseil européen de Fontainebleau (25-26 juin 1984) accepte une « compensation » annuelle représentant les deux tiers de l’écart entre ses paiements et ses recettes en provenance du budget communautaire, le montant de cette ristourne étant financé par les autres États membres. Depuis, les continentaux ont appris l'anglais et tous demandent leur rabais. Invoquant la coûteuse réunification allemande, Gerhard Schröder obtint en 1999 le droit de ne verser qu'un quart de sa contribution au chèque britannique, tout comme les Néerlandais, les Suédois et les Autrichiens. Aujourd'hui, les Danois formulent la même exigence, et nous nous apercevons que nous sommes les dindons de la farce, avec les Italiens : «  invités à compenser ces rabais multiples ».

Le second, tient au refus de la city… pardon du gouvernement britannique avec le Luxembourg, de réaliser l’union bancaire européenne. « La place de Londres serait soumise aux règles mises en œuvre et gérées par un organisme continental, à la supervision d’un « machin » sorti tout droit de l’imagination de la Commission européenne ! »
Il est vrai que si maintenant les banques anglaises ne peuvent plus, soit, dissimulé des transactions avec l'Iran comme Standard Chartered qui aurait ainsi pendant au moins dix ans perçu des centaines de millions de dollars de commissions sur 60.000 transactions. Les britanniques Lloyds Banking Group et Barclays avaient accepté il y a quelques années de payer des centaines de millions de dollars d’amendes aux autorités américaines pour les mêmes raisons. Ou tenir un rôle dans des activités de blanchiment d’argent lié au trafic de drogue ou au financement du terrorisme dans les années 2000 comme HSBC. Ou encore Barclays après le scandale des manipulations des taux interbancaires européens Euribor et britannique Libor. Et ça ne s’arrête pas là, elles sont obligées de provisionner des milliards de livres à cause de produits d’assurance appelés «PPI», longtemps vendus d’office aux clients avant que cette pratique ne soit définitivement condamnée.

            Pour le troisième, je me suis longtemps demandé si M. Johnson était un hypocrite ou un imbécile. Et puisqu’il a abordé le sujet des nationalisations, rafraichissons-lui la mémoire.
La tristement célèbre Margaret Thatcher  Manquant d’argent, a privatisé ses lignes de chemin de fer, les quais et la signalisation sous forme de PPP (partenariat public, privé), PFI de l’autre coté de la manche (Private Finance Initiative ). Devant l’ampleur du désastre (pas d’entretien du réseau, accidents en série, retards, surcoûts, augmentations …) et lorsque son partenaire privé Railtrack s’est trouvé en difficulté, et il a fallu rétablir la situation, M. Blair n’a eu d’autre choix que de faire appel à l’argent public et à une renationalisation.
            La quasi-faillite du Queen Elizabeth Hospital à Woolwich et du principal hôpital de Greenwich «techniquement insolvable ». Sur 19 hopitaux de ce type, 17 sont en difficulté voir en faillite. "Cette privatisation en douce des hôpitaux est un retour aux pires pratiques du XIXe siècle. Le transfert de la charge des dépenses d'infrastructures du niveau national aux autorités locales, via les trusts hospitaliers, contraint celles-ci à réduire leurs dépenses de santé", s'indigne Allyson Pollock, directrice du Centre for International Public Health Policy de l'université d'Edimbourg.

En France, au mois de juin dernier, Le conseil général de l'Essonne a voté une motion demandant la sortie du Partenariat Public-Privé (PPP) du site unique du Centre Hospitalier Sud Francilien (CHSF) et la renégociation du loyer payé par l'Hôpital au groupe Eiffage dans le cadre du remboursement des travaux.
Ah! la fameuse concurrence si saine pour les consommateurs. Comme la privatisation des autoroutes et de GDF allait faire baisser les prix. On se marre. D’ailleurs, dans le monde entier, nombre de partenariats publics avec des hôpitaux, des écoles, des prisons, des entreprises de transports publics ou des réseaux d’eau et d’électricité ont été source de problèmes. Les couches pauvres de la population se plaignent avant tout de l’augmentation prohibitive des coûts. Ces augmentations massives ont provoqué des manifestations aux Philippines, en Afrique du Sud, en Inde, au Ghana et en Bolivie. Les gouvernements ont finalement dû résilier les contrats de PPP.
(Je ne saurai trop vous recommander l’excellent reportage de France 3 dans l’émission Pièces à Convictions du mercredi 17 octobre)

Chers conservateurs anglais, ce n’est pas parce que nous apprécions davantage notre cuisine, que nous ne sommes pas capables de vous reconnaitre un talent certain pour la musique. Mais de là à danser avec vous, même un tunnel ne sera pas suffisant.

Mais ça c’est une autre histoire



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