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Dukan, du pourquoi, du comment

mercredi 4 janvier 2012

Depuis plusieurs années, nous voyons apparaître quelques réactions contre la mode des régimes. C’est assez drôle d’ailleurs d’accoler ces deux mots, Mode et Régime, tant il est parfois difficile de les séparer. A se demander lequel engendre l’autre, le nourrit.
Hélas d’autres mots sont associés aux régimes. Dans nos sociétés dites «avancées» nous pouvons assurément parler de dictature des régimes. Tout comme de régimes dictatoriaux pour d’autres pays. La dictature désigne un régime politique dans lequel une personne ou un groupe de personnes exercent tous les pouvoirs de façon absolue. Nous sommes en plein dedans en ce qui concerne le dictat de la minceur qui s’est exercée depuis le début du XXème siecle.
Un postulat qui semble aujourd’hui avoir trouvé une nouvelle cible : l’obésité. Je ne parle pas de la lutte salutaire contre ce phénomène, mais de l'argument marketing hypocrite, soit disant combattu par ceux là même qui l'ont favorisé.
Mais la sémantique n’est pas la seule bizarrerie de cette situation. Physiologiquement et historiquement, l’être humain, est attiré par certaine substance nécessaire  à son alimentation. Le sucre, le sel, les graisses. Un héritage lointain de nos ancêtres préhistoriques. Cet héritage s’exprime dans le goût. C’est pour nous signaler que tel ou tel aliment contient les composés vitaux pour notre organisme qu’il nous attire vers telle ou telle sensation. Mais s’il a permis à nos ancêtres d’aller instinctivement vers ce qui était bon pour eux, Il est devenu de nos jours un faux ami. Ou plus précisément un allié pour une industrie devenue trop souvent notre ennemie.

L’industrialisation de l’alimentation a permis, la conservation, la diffusion, la distribution, le transport, des aliments dans des conditions d’hygiène et de qualité nécessaire à l’expansion de l’humanité. Mais comme beaucoup d’industries, elle est dirigée par le marketing, la volonté de conquête de part de marché. C’est la que notre goût, ce sens si précieux, devient un puissant levier que les fabricants d’aliments, de plats cuisinés, de nourriture rapides, n’hésitent pas à manœuvrer.
Et je ne parle pas de nos autres sens, Comme la vue l’odorat et la mémoire. Le packaging entre aussi en jeu, certaines odeurs bien sûr, et que dire de notre attirance pour le sirop de fraise, coloré artificiellement en rouge, alors même qu’il serait naturellement transparent.

En matière d’alimentation, nous pourrions dire que le stade actuel relève du «Trop de tout » !
Trop de sel : le sel masque l’insipidité, régule la vitesse de fermentation, favorise la conservation et rehausse les couleurs.
Trop de gras : L'industrie agro-alimentaire fait une fortune dans les produits 0%, car le gras est dénoncé comme facteur de maladies cardio-vasculaires. Si les lipides sont nécessaires au renouvellement des cellules, le problème vient  des graisses saturées cachées dans les viennoiseries, les charcuteries, et les plats préparés, notamment. Et dans l’emploi de certaines substances comme l’huile de palme, dénoncé aujourd’hui et dont  la non-utilisation devient un argument publicitaire.
Trop de sucre : Les années 2000 ont été marquées par la traque au cristal blanc accusé de tous les maux. Mais au contraire d'autres pays la France n'a pas mis en œuvre de normes contraignantes. Et c’e sont les jeunes et les populations défavorisés qui sont directement touchés par les conséquences de ces excès.
Trop de viande : La consommation de viande demande beaucoup d'eau, beaucoup de blé de soja, de maïs et pollue largement.

Les rythmes rapides des métropoles, le temps de transport, le temps de travail, remettent en cause le temps pour manger, et plus largement le temps libéré et le temps familial. L'obésité augmente constamment, et demande plus que de simples publicités. Manger, à tous les âges, à tous les siècles, a été un outil de socialisation, une norme sociale, un enjeu d'inégalités et de différences culturelles.
 Alors l’industrie alimentaire n’hésite pas à jouer sur tous les tableaux. Tantôt  elle met en avant le goût avec l’apport en excès de colorant, d’additifs, de sel, de sucre, de graisse…. Tantôt elle vante l’absence de certain produit reconnus néfastes aujourd’hui et qu’elle a largement dispensé depuis des décennies. La normalité en matière d’alimentation devient un argument publicitaire et biensûr permet un surcoût. « Je ne vous empoisonne plus, mais ça vous coûte plus cher. »

Mais une catastrophe n’est jamais seule à frapper. Comme une tornade est souvent accompagnée de pluie, ou de grêle, la mode des régimes née après la seconde guerre mondiale, pour des raisons indépendantes, influences ou est elle-même influencée par l’industrie alimentaire.

"Qu'y a-t-il de plus simple que de savoir se nourrir ? Manger ce qui convient, dans les quantités adaptées, est normalement quelque chose d'intuitif [...]. Un nourrisson sait le faire ! Une souris blanche sait le faire ! Mais nous autres occidentaux, ne le savons plus", notent en introduction de leur ouvrage "Dictature des régimes attention !", publié aux éditions Odile Jacob., le Dr Gérard Apfeldorfer, psychiatre et vice-président du Groupe de recherche sur l'obésité et le surpoids (Gros) et le Dr Jean-Philippe Zermati, médecin nutritionniste.

La surabondance des régimes, des articles qui en parlent, les modes, ont fait largement oublié deux aspects bien différents du besoin de maigrir. Lorsque la prise de poids correspond à un simple dépassement du poids d'équilibre en raison d'une augmentation récente des apports alimentaires ou une diminution des activités physiques ou si cette la prise de poids se traduit par une modification du poids d'équilibre, suite à une augmentation plus prolongée des apports alimentaires, d'une maladie, de la prise de médicaments, ou encore de facteurs psychologiques. Un régime n’aura pas les mêmes incidences dans un cas comme dans l’autre.
Et ce n’est pas le succès du régime DUKAN qui apporte un peu de sérénité au débat, au contraire. L’opposition des régimes s’en trouve même renforcée. Contre la suppression d’apports essentiels, d’autres nous vantent les régimes régionaux, comme le régime crétois,  le régime nordique…etc.

Pareil à la volonté de nous imposer des politiques venue d’autre pays (en ce moment l’Allemagne semble être le modèle à suivre…) on voudrait nous faire croire qu’il n’est pas nécessaire en matière de régime alimentaire de tenir compte des variables environnementales, des conditions climatiques, des habitudes historiques, des contraintes sociétales et même des différences physiologiques.
Quel manque d’imagination de tous ces contradicteurs pour ne pas trouver dans l’art culinaire français, une alimentation susceptible de satisfaire autant les besoins que le plaisir de mes contemporains. Après tout il a seulement été reconnu comme patrimoine mondiale de l’humanité par l’UNESCO.
Comme si toutes ces gesticulations ne pouvaient pas se contenter de nous imposer ce que nous devons ou ne devons pas manger. Voilà qu’à présent certains voudraient nous récompenser ou nous punir de nos différences physiques. Dernière proposition en date. Le célèbre spécialiste du comportement alimentaire, Pierre Dukan, voudrait donner ou enlever des points au baccalauréat.
Je ne comprends pas pourquoi une mesure si frileuse. Après tout s’il s’agit de la santé publique, de l’avenir de nos enfants, donc de la population, pourquoi s’en tenir là.
  • Commençons dès la crèche. Pas de place si la courbe de poids ne correspond pas à certaines normes.
  • Qu’importe ce que peuvent servir nos cantines scolaires, pas de place pour les enfants dont l’indice de masse corporel serait mauvais.  
  • Ficher les consommateurs de pizzas, hamburgers, sodas.
  • Interrompre la scolarité des enfants ou adolescents en surpoids, pour des raisons médicales, le temps qu’ils reviennent dans la norme.  
Au fait ! Faut-il récompenser ou punir les adolescents anorexiques ?

La lutte contre l’obésité ne doit pas être prise à la légère. C’est un phénomène qui touche de plus en plus de population et le plus souvent dans ce qu’on appelle pudiquement les populations les plus fragiles, ou socialement démunies.  Tout comme il est nécessaire de lutter contre les dictat de la mode sous toutes ses formes. Mais comme d’habitude, il y a encore des personnes pour préférer la répression à la prévention. J’en reviens toujours au même constat. Eduquez les populations, donnez leur accès à la connaissance, vous verrez disparaître, certes dans les générations futures, ces apôtres du moule social.

Je ne peux pas résister à l’appel des sirènes. Je vais y aller aussi de mon petit conseil. En parlant de poids, dans quelques semaines, il nous sera donné à tous l’occasion d’en perdre. En déposant un bulletin dans une urne. Alors ne ratons pas cette occasion !

Mais ça c’est une autre histoire



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