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Jeux de Guerre

vendredi 30 décembre 2011

Il y a quelques jours, j’écoutais une émission de radio où débattaient différents intervenants sur une proposition de la Croix Rouge envers les éditeurs de jeux vidéo. Pour la comprendre il faut se remémorer les missions de cette vénérable institution. En effet il nous arrive d'oublier que la vénérable association ne se borne pas à être présente sur les routes ou les évènements rassemblant du public, voir faire la quête, aussi jolie soit son emblématique représentante slovaque. Que lit-on sur son site internet ?

« La Croix-Rouge est un Mouvement humanitaire international présent dans 186 pays. Ses membres partagent les mêmes emblèmes et s'appuient sur sept principes fondateurs communs garantissant la cohérence de leurs actions. »
Je vous invite si vous le souhaitez en savoir davantage à le visiter. http://www.croix-rouge.fr/.
Pour mon propos, je me baserai sur le 1er :

  • Humanité : Né du souci de porter secours sans discrimination aux blessés des champs de bataille, le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, sous son aspect international, s'efforce de prévenir et d'alléger en toutes circonstances les souffrances des hommes. Il tend à protéger la vie et la santé ainsi qu'à faire respecter la personne humaine. Il favorise la compréhension mutuelle, l'amitié, la coopération et une paix durable entre tous les peuples. 
Le représentant de la Croix Rouge expliquait que cette mission humanitaire consistait également à éduquer les belligérants sur les théâtres des conflits. Les membres de l’association tentaient d’apprendre les règles qui devraient régir les guerres et le comportement des combattant, qu’ils soient militaires, combattants civils, homme femmes et surtout enfants. L'Organisation des Nations unies (ONU) estime à 300 000 le nombre d'enfants soldats actuellement en activité. À l’occasion de journées internationales des enfants soldats le 12 février 2008, Radikha Coomaraswamy, secrétaire générale adjointe des Nations unies a indiqué que 58 organisations continuent à recruter et utiliser des enfants dans 13 pays.
Bien maintenant que le décor est planté. Passons à ce que demande la croix rouge auprès des éditeurs de jeux vidéo. Le rappel de règles édictées par la convention de Genève notamment. Telles que tirer sur des civils désarmés, pratiquer l’enlèvement, le viol et autres joyeusetés du genre. Voir inclure des fonctions qui disqualifieraient les joueurs en cas de non-respect. J’avoue avoir beaucoup de mal à comprendre ce qui empêcherait de leur donner une légitime satisfaction. Et j’en viens à ce qui m’a profondément mis hors de moi. L’argument bateau de tout détracteur de mauvaise foi lorsqu’il s’agit de défendre une cause perdue :
« Autant interdire la violence dans la société, la littérature, le cinéma et la télévision. »

Je les remercierai presque de leurs arguments, puisqu’ils me donnent l’occasion  de faire part des miens, même s’ils n’auront sans doute pas le retentissement d’une radio nationale.
Les chers opposants à la mesure ont la mémoire étrangement sélective. S’ils peuvent aujourd’hui avoir une famille, élever des enfants, occuper leurs fonctions, s’exprimer sur une radio, c’est grâce à cette étrange faculté qu’a le cerveau d’enregistrer des informations et de permettre à son propriétaire de les reproduire à volonté, de façon parfois automatique voir réflexe.

La sémantique est parfois cocasse.  Lorsqu’il s’agit de formation professionnelle, on appelle ça un simulateur. Mais lorsqu’il n’a qu’une fonction ludique, c’est un jeu vidéo. Quoiqu’il en soit et à contrario des livres et des films, dans un cas comme dans l’autre on n’est plus simple spectateur, mais acteur. Ce qui somme toute est l’essence même de l’apprentissage.
A force de répéter les mêmes gestes, des milliers de fois, ils permettent d’acquérir des automatismes pouvant se révéler salvateurs dans certaines situations. Je pense aux conducteurs de trains à grande vitesse, aux pilotes d’avions ou aux chirurgiens, grâce à la virtualisation. Et j’en oublie surement.
Mais comment appeler ceux qui pourraient donner à leurs utilisateurs un réflexe presque pavlovien en matière de fusillade ou de conduite d’un véhicule. Apres tout tirer sur tout ce qui bouge ou écraser le moindre obstacle fait partie des possibilités offerte par les jeux vidéo, même si à la base ce n’est pas l’objectif avoué.
Afin de retirer toute inhibition aux jeunes recrues quant à la décision d’utiliser leur arme l’armée américaine trouva plus judicieux d’utiliser un jeu vidéo du nom de DOOM. Il avait suffisamment impressionné pour qu’en 1996, suite à la décision du commandement de l’US Marine Corps d’améliorer les exercices servant à valoriser les réactions et la prise de décision des soldats (Military Thinking and Decision Making Exercises), Doom a été retenu plutôt qu’un wargame. La modification Marine de Doom a alors été développée par le Marine Corps Modeling and Simulation Management Office (MCMSMO) pour adapter le jeu en une simulation de combat en équipe, puis intégrée dans le cursus de formation des personnels combattants de l’US Marine Corps. En 1998, le code fut adapté pour Doom II. Doom fait donc aussi partie de la grande famille des logiciels militaires de simulation de combat. http://fr.wikipedia.org/wiki/Doom_jeu_vidéo.
De là à penser qu’un des auteurs du massacre du lycée de Columbine aurait pu être influencé par ce jeu dont il était un adepte serait surement faire preuve de mauvaise foi.

Bien sûr, la violence fait partie de l’histoire de l’humanité. Au même titre que les arts plastiques, la musique, l’écriture. Et au même titre qu’il faut davantage faire appelle à de son intellect pour regarder ARTE plutôt que TF1, il est plus tentant de détruire que de construire.

Comment s’étonner dans une société où tout est continuellement tiré vers le bas, que l’élimination systématique, qu’elle soit d’aliens ou de passant sur un trottoir, trouve des défenseurs avec un tel aplomb. Passe encore pour les industriels qui les fabriquent. Leur motivation sont davantage mercantiles que philosophique.  Bon nombres d’études tentent à prouver que l’ordinateur prend peu à peu la place de la télévision. Quand on sait qu’après l’exercice d’une activité professionnelle et le sommeil (de moins en moins long), regarder la télévision était la troisième occupation des occidentaux et de loin la 1ère occupation domestique, ça laisse peu de place à la créativité ou à l’entretien des liens sociaux. La télévision à largement contribué au mouvement de repli sur soi qui s’est développé depuis l’avènement de la société de consommation.
Une preuve flagrante se trouve dans le milieu carcéral. La diminution, voir la disparition des émeutes de détenus, à coïncidé avec l’arrivée de la télévision en cellule.  Alors même que les conditions n’ont cessées de se dégrader depuis 20 ans. La France étant régulièrement condamnée par la ligue des droits de l’homme à ce sujet. Rappelons les propos de Patrick Lelay l’ex PDG de TF1 :

« Il y a beaucoup de façons de parler de la télévision. Mais dans une perspective 'business', soyons réaliste : à la base, le métier de TF1, c'est d'aider Coca-Cola, par exemple, à vendre son produit. »
« Or pour qu'un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c'est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c'est du temps de cerveau humain disponible. »
Fini la doctrine des années 80 qui voulait mettre en avant équipe face à l’individu. Souvenez-vous de ces séminaires de l’extrême où des collaborateurs devaient faire preuve d’entraide et de solidarité pour renforcer la cohésion du groupe. Si cette mode a donnée de bon résultat sur le plan de la rentabilité, elle a posé des problèmes de management. En effet les gens devenaient solidaires dans la lutte. Alors les méthodes managériales et même gouvernementales ont changées. Individualiser les gens à l’extrême devenait le nouveau crédo.  La télé réalité en est un bon exemple. On est plus seulement joueur, mais aussi juge et bourreau. Les alliances ne se font que pour mieux éliminer l’adversaire. Tout en sachant qu’à la fin il n’en restera qu’un.
Osez dire que la télévision, les jeux vidéo, les messages relayés par la publicité, les informations, n’influences pas notre société, relève à mon sens d’un discourt irresponsable voir criminel. Les images seraient innocentes ?
Alors pourquoi les dictatures et même notre ersatz de démocratie n’ont de cesse que de vouloir les contrôler. Au même titre que l’internet. La connaissance et la culture ont et seront toujours un gage de liberté favoriseront toujours le libre arbitre. Tant il est vrai qu’on n’a jamais vu un mouton recevoir un prix Nobel.

Mais ça c'est une autre histoire.



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