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Vous avez dit "CRISE" ?

jeudi 8 décembre 2011


Depuis 2008, la manière de parler de la crise ne cesse de m'étonner. Que ce soit dans son traitement médiatique, ainsi que dans la réaction du public. Qu’elle soit financière, économique, sociale, que l’on évoque ses conséquences, ses implications, les solutions envisagées, qu'elle serve de bouc émissaire ou de justification, elle est toujours évoquée sous le simple vocable: «la crise ».


Ce raccourci provoque toujours chez moi un sentiment de gêne voire de colère. Comme s'il s'agissait d'une maladie, d'un imprévu, presque d'une catastrophe naturelle. Il a pour effet de gommer tout ce qui l'a produit, installé et fait perdurer. Les dérives financières, l'emballement des marchés, la spéculation à court terme ne semblent pas avoir fait naître des  sentiments d'indignation à la mesure de la catastrophe (sauf chez les Indignés !).



J'en veux pour preuve ce sentiment d'injustice éprouvée par bon nombre de mes concitoyens lorsque notre pays ou d'autres pays européens se voient menacés par les agences de notation, d'une dégradation de leurs notes. Il est humain, citoyen, de voir son pays en victime de ces officines. Mais ce qui devient paradoxal est d’entendre dans les commentaires, le même sentiment d’injustice à l'égard des établissements financiers nationaux, lorsque ceux-ci se voient  dégrader par Moody’s ou Standard & Poor's.



La reconversion depuis des années des établissements bancaires à vocation de banque de détails ou de dépôt, en banque d'affaires ou d'investissement sans garde-fou, sans contrôle, a largement contribué même si elle n'est pas la seule responsable à la situation que nous vivons.

En mars 2011 l'actuelle présidente du FMI, qui était encore à la tête des finances de notre pays, nous assurais que les banques françaises n'avaient pas besoin de recapitalisation.

Preuve en était qu'elles avaient toutes passé haut la main les stress tests imposés par l'autorité européenne de supervision des banques (EBA), notamment en charge de gérer les situations de crise sur les marchés financiers européens. Puis arriva la faillite de la banque Dexia. Il a donc été décidé de recourir à une série de tests « plus sérieux ? ». Malgré les nouveaux scénarios élaborés par la BCE, pour 91 banques européennes, seules sept avaient échoué et devait proposer un plan de renforcement de leur situation financière.

Si nous ajoutons à cela les pertes que les banques ont dû porter à leur bilan, après la décision d'effacer 50 % de la dette grecque, plusieurs déductions s'imposent.



1.      Le remède apporté aux banques européennes par les différents gouvernements sous forme de prêts en 2009 a largement contribué à rétablir leur situation et leur santé financière. (Bonjour docteur ! Je voudrais la même ordonnance. Même avec des génériques…)
 
2.      Pour ne pas avoir à effectuer une nouvelle levée de fonds auprès de nouveaux actionnaires ou d'anciens, les banques devaient tout de même réaliser quelques économies. Elles ont donc pris la décision pour certaines de fermer ou de revendre quelques salles de marché et pour l'ensemble la suppression de quelques milliers d'emplois, source inépuisables de rentabilité.


Alors, les banques victimes de la crise ? Je souhaiterai vous proposer quelques passages d'un article* de cet inestimable journal qu’est le Figaro. Organe de presse, vous me l'accorderez, qu’on ne peut taxer de révolutionnaire ou de gauchisants !


Ricol pointe la responsabilité des banques dans la crise



Au début du mois de septembre 2008, René Ricol a remis au président de la République le rapport sur la crise financière qui lui avait été commandé en avril.



«Selon l'expert-comptable, la crise actuelle présente la particularité d'être purement financière, sans lien originel avec l'économie réelle »



«Les racines de la crise se trouvent donc, selon lui, à l'intérieur des banques. Les responsabilités des normes comptables, des agences de notation ou des « hedge funds » sont certes réelles, mais ne viennent qu'ensuite ».



«Non seulement la finance, au sens large, est coupable, mais en son sein « il y a aujourd'hui des gens qui ont intérêt à ce que la crise continue, parce que la finance fait de l'argent à la baisse comme à la hausse ».



Depuis des années, je ne pouvais que me résoudre à voir la lente dégradation du traitement de l'information offert par l'ensemble des médias. Il est vrai que pour la plupart des journalistes, il faut choisir entre décevoir le patron du groupe qui vous emploie ou s'attirer les foudres des annonceurs qui vous font vivre. Si vous ajoutez à ça la disparition des élites intellectuelles, des grands penseurs qui jouaient le rôle de grain de sable dans une machine qu'on nous présente toujours mieux lubrifiée (vous avez dit lubrifier ?). Vous comprendrez pourquoi il me tardait d'écrire ces quelques lignes.



De toute évidence, les sacrifices que nous allons devoir faire semblent inéluctables dans la bouche de nos dirigeants actuels. Mais plus alarmant à mon sens, ils paraissent tout aussi logique aux yeux d'un trop grand nombre de mes concitoyens. Si les attentats du 11 septembre 2001, ont permis à la plupart des états de mettre en place des lois liberticides, sans rapport avec la lutte antiterroriste, je crains que beaucoup se servent de la crise actuelle pour dégrader le niveau de vie des populations et accélérer ainsi la mise en place des mesures si chères à nos gouvernement que sont la rentabilité et la compétitivité.



Mais ceci est une autre histoire.....
 



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